Les salons du livres constituent une belle occasion de tisser des liens, de rencontrer d'autres amoureux du livre, de découvrir des personnes qui oeuvrent pour que le virus de la lecture continue à se transmettre, de génération en génération. Patrick Bouvry fait partie de ces personnes.

C'est au salon du livre du Pithiverais, qui s'est tenu les 23 et 24 mars 2019, que j'ai eu le plaisir de faire sa connaissance. Se tenant au courant de tout ce qui se fait en matière de littérature dans le secteur de Pithiviers, il avait eu des échos de mon intervention à la librairie de Pithiviers, en mars, et avait souhaité acquérir mon livre Des migrations au métissage, suivi de L'image de la femme à travers 25 auteurs d'Afrique. Il m'a parlé des rencontres littéraires mensuelles qu'il organise à Pthiviers-le-Viel et le projet d'y être invitée ne pouvait qu'obtenir mon assentiment. On déplore souvent le fait que les écrans prennent une place de plus en plus envahissante, au détriment du livre et de la lecture, que des initiatives comme celle de Patrick Bouvry méritent d'être saluées et encouragées.

Ce jeudi 16 mai, nous avons eu le temps de discuter plus longuement. "Quand je serai à la retraite, me disais-je alors que j'étais encore en activité, j'aurai plus de temps pour lire tous les livres que j'avais envie de lire. A présent, c'est ce que je fais : découvrir des auteurs, des livres et les faire connaître autour de moi", m'a-t-il expliqué.

Le concept des rencontres littéraires à la Roseraie est simple : chaque mois, on découvre un livre, ainsi qu'un auteur. Une discussion est engagée avec l'auteur invité, qui a ainsi la possibilité de parler de son univers.

Le 16 mai dernier, j'étais l'auteure invitée et la discussion s'est avérée intéressante. Par exemple cette question d'un des habitués de ces rencontres, question qui nous a amenés à aborder la question de l'identité : "Avez-vous été inspirée par le travail d'Edouard Glissant ?" Quelle agréable surprise que d'entendre parler d'Edouard Glissant, et avec autant de précision. Agréable surprise également de retrouver une ancienne collègue, aujourd'hui à la retraite.

Le contact chaleureux avec Patrick était déjà de bon augure, mais il n'empêche que je me demandais, malgré tout, comment allait se passer cette rencontre. Mes interrogations ont très vite été balayées, car c'est en toute simplicité que nous avons échangé. J'ai en particulier été touchée par le souci de chacun des membres présents de faire la part belle au lien social. Les rencontres littéraires de la Roseraie de Morailles mettent en contact différentes générations, les invitant à partager un moment convial, alors que la tendance aujourd'hui est d'avoir une société cloisonnée, avec d'un côté les jeunes, de l'autre les plus âgés, ici les hommes, là-bas les femmes, etc. Aller au café de la Roseraie, c'est comme se rendre au "mbongui", le lieu où, dans la tradition congolaise, tout le monde se retrouve pour discuter, se donner des nouvelles, donner ou demander des conseils, régler les conflits... en un mot vivre-ensemble ! Les rencontres littéraires du Café de la Roseraie constituent un haut lieu du vivre-ensemble. C'était la première fois que je m'y rendais, mais ce n'est sûrement pas la dernière.

Rencontre littéraire au café de la Roseraie de Morailles

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