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Actualité littéraire de Liss Kihindou
7 mars 2019

Rencontre à la librairie de Pithiviers

Mercredi 6 mars 2019, j'étais invitée à parler de mon dernier livre, Des migrations au métissage, suivi de L'image de la femme à travers 25 auteurs d'Afrique. Ce dernier thème était l'occasion de parler des droits de la femme, en Afrique et ailleurs dans le monde.

La Rep du Centre 4 mars 2019 001

 

Les contraintes que subit la femme sont encore très pesantes sous certains cieux, mais même dans les pays où les inégalités entre les hommes et les femmes ont été fortement réduites, c'est le cas de la France par exemple, le combat reste d'actualité, il y a encore du chemin à faire, comme le montre l'inégalité des salaires. Les sujets développés ont été divers et variés : la difficulté, pour la femme africaine, à être libre dans ses choix. La question de l'excision. La nécessité pour les femmes d'avoir sur place des modèles qui les encouragent à briser le silence et à s'affranchir de la tutelle masculine.

Au-delà de la question féminine, nous en sommes arrivés à parler de l'avenir du continent, entravé par ces régimes politiques qui s'éternisent au pouvoir et qui n'ont comme ambition que de demeurer le plus longtemps possible, pour ne pas dire à vie, au pouvoir. Ainsi des questions cruciales comme l'éducation ou la culture sont négligées.

Le nombre croissant d'immigrés venus d'Afrique s'explique en bonne partie par la manière de faire de ces régimes, soutenus par les pays du Nord afin de continuer à faire prospérer leurs intérêts financiers. "Il faut que ça change ! s'est exclamée une participante, il est temps que des jeunes arrivent au pouvoir et changent tout ce système, cela n'a que trop duré !"

Mais comment la jeunesse pourrait-elle réagir, se réveiller, se mettre en mouvement, si elle est comme tenue loin des livres susceptibles de les édifier ? Nous avons ainsi évoqué la question de la circulation du livre en Afrique, de la rareté des librairies, des éditeurs sur place.

 

Librairie Pithiviers par FABIENNE

 (Crédit photo : Fabienne Boidot-Forget)

Finalement la discussion a débouché sur un échange autour du rapport au livre et à la lecture. Et les libraires (Fabienne et Christine) n'étaient pas en reste : elles ont apporté des témoignages intéressants concernant leur métier. "Il nous arrive de voir entrer dans la librairie des personnes qui considèrent encore cette dernière comme quelque chose qui serait réservé à une certaine élite ; qui avouent ne pas aimer lire mais qui aimeraient bien se réconcilier avec le livre." On s'aperçoit alors que toutes les voies par lesquelles des lecteurs reviennent à la lecture sont bonnes à prendre et qu'il n'est pas judicieux d'avoir du mépris ou de considérer certaines lectures comme étant de la sous-littérature. 

Nous avons avons aussi par parler de la visibilité des livres et du nombre incalculable de livres qui paraissent chaque année en France, les grosses maisons se taillant une part de lion. Comment permettre aux petits éditeurs de faire valoir leurs auteurs ? Comment aussi dans une librairie comme celle de Pithiviers mettre en vue les auteurs d'Afrique ou d'autres horizons comme les pays asiatiques ?

Une autre participante qui va régulièrement en Afrique, plus précisément au Burkina Faso, a témoigné de la volonté des enseignants là-bas de voir aussi les auteurs d'Afrique être étudiés ou lus ici en France, de même que de leur côté ils lisent ou étudient les auteurs de France, pour ne pas dire d'Occident.

"Nous aimerions bien, parfois, inviter les lecteurs à découvrir d'autres espaces littéraires que ceux auxquels ils sont habitués, nous aimerions faire le pari de leur présenter d'autres auteurs, mais il faudrait que les clients suivent, il ne faut pas que ce soit à perte pour nous car pour certains éditeurs, on ne peut pas retourner les livres invendus, c'est un vrai combat", a expliqué Fabienne Boidot-Forget.

Je remercie la librairie de Pithiviers d'avoir permis cette rencontre, ainsi que les journalistes de la République du Centre et du Courrier du Loiret, qui ont fait entendre des échos de cette rencontre. Je remercie également les personnes qui se sont déplacées ce mercredi soir, j'ai eu l'agréable surprise de constater que ces personnes avaient, d'une manière ou d'une autre, une histoire avec le continent africain.

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